MARSEILLE ABREUVE BARCELONE VOUS EN PENSEZ QUOI VOUS FOUTAISE OU PAS
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MARSEILLE ABREUVE BARCELONE VOUS EN PENSEZ QUOI VOUS FOUTAISE OU PAS
Marseille abreuve Barcelone
Publié le mardi 20 mai 2008 à 05H26
Un premier bateau contenant 25 000 m3 d'eau potable appareille aujourd'hui pour la capitale catalane
BATEAU PILOTE
AFP
Marseille n'aura sans doute jamais aussi bien porté son titre de capitale mondiale de l'eau. Grâce aux esprits éclairés qui, au XIXe siècle, ont commandité la construction d'ouvrages hydrauliques monumentaux destinés à assurer son approvisionnement en toutes circonstances, la cité phocéenne peut aujourd'hui se payer le luxe de redistribuer une partie de son eau à de grandes agglomérations méditerranéennes touchées par la sécheresse.
C'est donc avec une certaine fierté et un peu d'émotion qu'Alain Meyssonnier, directeur Marseille-Provence de la Société des eaux de Marseille (Sem), a assisté, hier, à l'ouverture des vannes qui alimentent le navire-citerne Norient Solar, amarré au poste 144 du port autonome : l'un des deux bateaux chargés d'alimenter Barcelone en eau potable au départ de Marseille. À Lavera, deux autres navires en font autant depuis vendredi afin d'acheminer l'eau brute (non potable) fournie par la Société du canal de Provence (SCP), et deux autres encore effectuent des rotations depuis une semaine au départ de la ville espagnole de Taragone.
"Il s'agit d'une opération très spécifique, rappelle Alain Meyssonnier qui a reçu par deux fois, en décembre et janvier, les responsables de la société Aguas de Barcelona afin de mettre au point les termes du contrat. Notre statut nous interdit de vendre de l'eau à l'étranger ni de promouvoir notre capacité à le faire. Nous ne pouvons agir que dans le cadre d'une clause dite "de solidarité" qui permet de répondre uniquement à un appel à l'aide d'une ville en situation de crise. Ce qui est le cas de Barcelone actuellement. C'est d'ailleurs un vote unanime du conseil de la communauté urbaine, le 8 février dernier, qui nous a donné le feu vert pour intervenir. De plus, à 8 ou 10 le m³ débarqué à Barcelone, une opération de cette ampleur ne peut être que très ponctuelle et seules des villes ou des régions suffisamment riches peuvent se le permettre."
Au tarif public "légèrement inférieur à 1/m³" facturé par la Sem, viennent en effet se greffer les droits de ports ainsi que le prix de l'affrètement des navires. L'addition s'alourdit alors très vite - on parle de 35millions d'euros - d'autant que les livraisons portent sur des quantités énormes. "Nous sommes partis sur la base d'un contrat de 6mois avec bon de commande journalier, c'est-à-dire sans engagement minimum de la part de Barcelone. Cela représente une vingtaine de bateaux par mois pendant les trois premiers mois, pour un total mensuel de 500000m³."
Et Alain Meyssonnier de rassurer aussitôt ses clients provençaux. "Ce volume qui permet de couvrir 2 à 3% des besoins journaliers de Barcelone, ne représente que 6% de notre capacité de production d'eau potable et 0,3% du total des réserves de Marseille et des communes alentours." S'y ajoutent les 500000m³ d'eau brute fournis par la SCPqui ne se sépare que de 0,2% de ses réserves.
Par Philippe Gallini ( pgallini@laprovence-presse.fr
Eau pour Barcelone : Ecoforum dénonce "une petite mascarade"
Publié le jeudi 22 mai 2008 à 09H54
En savoir plus
Lire aussi : Marseille abreuve Barcelone
L'association écologiste marseillaise est montée au créneau pour dénoncer "la petite mascarade" que constitue selon elle les expéditions d'eau au départ de Marseille et de Lavera, à destination de la Catalogne. Pour son président Victor-Hugo Espinosa, "il est scandaleux de faire croire à une opération humanitaire destinée à sauver Barcelone de la sécheresse alors qu'il ne s'agit que de compenser l'incroyable gaspillage d'eau auquel se livre cette région depuis des années".
Et de citer tour à tour un réseau d'adduction vétuste qui entraîne la perte de près d'un quart de l'eau transportée, l'arrosage continu de golfs gigantesques, le remplissage d'innombrables piscines privées ou encore l'alimentation d'immenses complexes touristiques. Et d'ajouter : "Il est profondément choquant de voler au secours de gens qui ne font rien pour préserver leur propre ressource que des millions de gens dans le monde n'ont pas accès à l'eau courante ni même à l'eau potable".
La Provence
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Publié le mardi 20 mai 2008 à 05H26
Un premier bateau contenant 25 000 m3 d'eau potable appareille aujourd'hui pour la capitale catalane
BATEAU PILOTE
AFP
Marseille n'aura sans doute jamais aussi bien porté son titre de capitale mondiale de l'eau. Grâce aux esprits éclairés qui, au XIXe siècle, ont commandité la construction d'ouvrages hydrauliques monumentaux destinés à assurer son approvisionnement en toutes circonstances, la cité phocéenne peut aujourd'hui se payer le luxe de redistribuer une partie de son eau à de grandes agglomérations méditerranéennes touchées par la sécheresse.
C'est donc avec une certaine fierté et un peu d'émotion qu'Alain Meyssonnier, directeur Marseille-Provence de la Société des eaux de Marseille (Sem), a assisté, hier, à l'ouverture des vannes qui alimentent le navire-citerne Norient Solar, amarré au poste 144 du port autonome : l'un des deux bateaux chargés d'alimenter Barcelone en eau potable au départ de Marseille. À Lavera, deux autres navires en font autant depuis vendredi afin d'acheminer l'eau brute (non potable) fournie par la Société du canal de Provence (SCP), et deux autres encore effectuent des rotations depuis une semaine au départ de la ville espagnole de Taragone.
"Il s'agit d'une opération très spécifique, rappelle Alain Meyssonnier qui a reçu par deux fois, en décembre et janvier, les responsables de la société Aguas de Barcelona afin de mettre au point les termes du contrat. Notre statut nous interdit de vendre de l'eau à l'étranger ni de promouvoir notre capacité à le faire. Nous ne pouvons agir que dans le cadre d'une clause dite "de solidarité" qui permet de répondre uniquement à un appel à l'aide d'une ville en situation de crise. Ce qui est le cas de Barcelone actuellement. C'est d'ailleurs un vote unanime du conseil de la communauté urbaine, le 8 février dernier, qui nous a donné le feu vert pour intervenir. De plus, à 8 ou 10 le m³ débarqué à Barcelone, une opération de cette ampleur ne peut être que très ponctuelle et seules des villes ou des régions suffisamment riches peuvent se le permettre."
Au tarif public "légèrement inférieur à 1/m³" facturé par la Sem, viennent en effet se greffer les droits de ports ainsi que le prix de l'affrètement des navires. L'addition s'alourdit alors très vite - on parle de 35millions d'euros - d'autant que les livraisons portent sur des quantités énormes. "Nous sommes partis sur la base d'un contrat de 6mois avec bon de commande journalier, c'est-à-dire sans engagement minimum de la part de Barcelone. Cela représente une vingtaine de bateaux par mois pendant les trois premiers mois, pour un total mensuel de 500000m³."
Et Alain Meyssonnier de rassurer aussitôt ses clients provençaux. "Ce volume qui permet de couvrir 2 à 3% des besoins journaliers de Barcelone, ne représente que 6% de notre capacité de production d'eau potable et 0,3% du total des réserves de Marseille et des communes alentours." S'y ajoutent les 500000m³ d'eau brute fournis par la SCPqui ne se sépare que de 0,2% de ses réserves.
Par Philippe Gallini ( pgallini@laprovence-presse.fr
Eau pour Barcelone : Ecoforum dénonce "une petite mascarade"
Publié le jeudi 22 mai 2008 à 09H54
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Lire aussi : Marseille abreuve Barcelone
L'association écologiste marseillaise est montée au créneau pour dénoncer "la petite mascarade" que constitue selon elle les expéditions d'eau au départ de Marseille et de Lavera, à destination de la Catalogne. Pour son président Victor-Hugo Espinosa, "il est scandaleux de faire croire à une opération humanitaire destinée à sauver Barcelone de la sécheresse alors qu'il ne s'agit que de compenser l'incroyable gaspillage d'eau auquel se livre cette région depuis des années".
Et de citer tour à tour un réseau d'adduction vétuste qui entraîne la perte de près d'un quart de l'eau transportée, l'arrosage continu de golfs gigantesques, le remplissage d'innombrables piscines privées ou encore l'alimentation d'immenses complexes touristiques. Et d'ajouter : "Il est profondément choquant de voler au secours de gens qui ne font rien pour préserver leur propre ressource que des millions de gens dans le monde n'ont pas accès à l'eau courante ni même à l'eau potable".
La Provence
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